III) L'APARTHEID DANS SON ART ET SA CULTURE

 

         

         a) l’écriture au service de la lutte

 

          De tous temps les injustices, les maltraitances, le racisme ou encore l’esclavage ont inspiré de nombreux auteurs pour des œuvres inédites, comme prière a dieu de Voltaire ou encore complément au voyage de Bougainville de Rousseau. Et encore une fois, nombreux furent ceux qui ripostèrent contre le régime ségrégationniste de l’apartheid, beaucoup durent fuir et se réfugier dans les pays voisins. La cruauté de l’homme blanc touche profondément les âmes intellectuelles : parmi les plus connus, Breyten Breytenbach (né en 1939) issu d’une famille afrikaners, il rejette ses origines. En 1961 il s’exile à Paris. Il sera emprisonné pour raisons politiques. Libéré après 7 ans de réclusion, il partage sa vie entre l’Afrique du Sud et l’Espagne. Il a écrit des poèmes, des romans, des nouvelles, des essais et des récits autobiographiques. Cet auteur a la particularité de publier en anglais et en afrikaans.

     Il y a aussi John Maxwell Coetzee (né au Cap en 1940) il est afrikaner et enseigne à l’université de Buffalo aux  Etats Unis. Il recevra en 2003 le prix Nobel de la littérature pour ses nouvelles, ses romans et ses récits autobiographiques.

 

Et enfin,  André Brink (né dans l’état libre d’Orange en 1935), auteur à succès de une saison blanche et sèche ou de au plus noir de la nuit.  Il reçoit une éducation stricte et  traditionnelle. Il partira en France de 1959 à 1961, mais suite au massacre de Soweto, il rentrera pour se battre aux côtés des écrivains anti-apartheid. 

Chez les femmes maintenant, citons Nadine Gordimer (née en 1923 à  Johannesburg) elle publie très jeune sont premier livre ; elle milite au sein de l’ANC et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle sera souvent censurée dans son pays. Elle reçut le prix Nobel de la littérature en 1991.  

  Il y a également Gillian Slovo (née en 1952) son père est l’un des dirigeants du parti communiste sud-africain. Sa mère meurt tragiquement, tuée par un colis  piégé au Mozambique où la famille avait trouvé refuge. Elle a publié de nombreux romans et une biographie.

Et enfin parlons de Zoé Wicomb (née au Cap en 1948) elle étudiera à l’université de Western Cape réservée aux Métis. Elle retournera en Afrique du Sud seulement à la fin de l’Apartheid où elle enseignera dans son université désormais ouverte à tous. Elle a écrit une clairière dans le bush où elle raconte la jeunesse d’une femme métisse. 

    

             Mais les livres à succès  sur le thème de l’Apartheid sont ceux de Nelson Mandela. Un homme de légende, un héros en Afrique du Sud un citoyen comme on en a jamais vu. Mandela, l’un des premiers avocats noirs du pays, s’illustre au sein de l’ANC en organisant des campagnes de désobéissances civiles en 1952. Plusieurs fois arrêté, surveillé par les autorités il n’en continue pas moins ses activités subversives. Confronté à une répression de plus en plus violente (massacre de Sharpeville en 1960), il sera l’organisateur d’une campagne de sabotage à la bombe qui lui vaudra d’être arrêté une nouvelle fois le 5 août 1962.

Bien des années de luttes  plus tard, il est le premier président de ce qui sera la nation arc-en-ciel. Pour toute la population il représente l’espoir, la détermination, l’amour de son pays… dans son livre un long chemin vers la liberté,  on retrouve un homme qui a subit des injustices, un homme emprisonné. Son livre se découpe en 10 parties et comporte pas moins de 86 chapitres sans titre.

La première partie parle de son enfance à la campagne  (chapitres 1 à 8). C’était un petit garçon joyeux qui profitait de la vie. On apprend que vers 17 ans, par  peur d’un mariage arrangé, il fuira vers la ville de Johannesburg.

La deuxième partie (chapitres 9 à 10) relate sa  vie à  Johannesburg, où il rencontre Walter Sisulu un stagiaire. Il apprend l’existence du parti communiste. Il vit dans le township d’Alexandra et découvre l’ANC où très vite il s’engage tout en étudiant le droit.

La troisième partie (chapitre 11 à14) parle de la naissance de sa rébellion : il veut la liberté pour son pays.  Tout d’abord une bonne nouvelle sur le plan familial avec  la naissance d’un fils et d’une fille. Il est élu au comité exécutif de l’ANC en 1947. Il voit ensuite la naissance d’un nouveau fils. L’Apartheid a commencé : les arrestations, les meurtres…etc. Tout s’enchaîne.

La quatrième partie (chapitres 15 à 22) parle du combat de sa vie : avec l’application d’une loi anti communiste : Nelson Mandela se voit obliger de démissionner de l’ANC, déplacement limité et interdiction de participer à des meetings.

La cinquième partie (chapitres 23 à 36) porte sur son inculpation et jugement pour trahison ! En 1956, il est arrêté avec beaucoup de ses compagnons politiques pour haute trahison au gouvernement et libéré sous caution quelques jours plus tard. Sa femme donne naissance de nouveau à une fille. Sa vie est alors marquée par des problèmes de couple  qui affectent beaucoup les enfants. La séparation devient inéluctable. Il rencontre ensuite Winnie et l’épouse le 14 Juin 1958. En 1959, elle donne naissance à une petite fille. Le carnage de Shaperville déclanche des émeutes ; 30 Mars 1960, déclaration de l’Etat d’Urgence et arrestations, dont Nelson Mandela. Les partis de l’ANC et le PAC sont déclarés illégaux. En 1960 il est de nouveau père d’une petite fille. Après une longue attente,  le 29 mars 1961, les accusés sont déclarés innocents alors qu’ils avaient décidé de passer dans la clandestinité.

La sixième partie (chapitres 37 à 45) traite de ce que Nelson Mandela appelle « le Mouron noir » : les militants sont en marche et durant l’année à venir les manifestations, les grèves, les sabotages vont se multiplier ! Mandela devient le président de l’organisation militaire séparé de l’ANC dont l’action restera non violente : « lance  de la nation » MK* en abrégé, (le chef de cette organisation, Luthuli*, recevra le 16 décembre le prix Nobel de la paix). D’un point de vue personnel : toute la petite famille est partie s’installer à Rivonia.

La septième partie (chapitres 46 à 54)  intitulée Rivonia,  relate le procès de Mandela :  arrestation et incarcération à Johannesburg. En octobre1962, première audition et première condamnation à 5 ans d’emprisonnement. Transfert de Mandela à Robben Island. Winnie est assignée à résidence, les autorités  découvrent la cache de la ferme de Rivonia. Cela entraîne une nouvelle accusation de sabotage et la demande de la sanction maximale : la peine de mort ! Octobre 1963 débute le procès de Rivonia (« Mandela et autres ») les proches sont emprisonnés, le procès a un retentissement mondial. Le 12 juin 1964, devant sa famille, Nelson Mandela écoute le verdict du juge sans tressaillir, une profonde tristesse dans les yeux : réclusion à perpétuité.

La huitième partie est peut-être la plus dure du livre et la plus touchante. Durant 9 chapitres (55 à 62), Nelson Mandela nous raconte les premières années de son emprisonnement à Robben Island. Il  nous décrit une journée type dans l’établissement (avec une nourriture immangeable…), il nous parle aussi de ses lettres, de la censure exercée dans ces écrits, de la visite de Winnie, de son emploi du temps et de ses isolement obligatoires répétés (soit pour avoir soit lu un journal soit pour avoir adressé la parole à un journaliste). Il nous parle de ses grèves de la faim constamment réitérées, de la deuxième visite de Winnie deux ans après la première ! En 1967 un nouveau gardien, Van Rensburg* arrive : interdiction de parler, changement de cellule. L’intervention d’un membre du gouvernement fera transféré hors de l’île de ce gardien agressif. Sa famille presque au complet vient le voir. Nelson Mandela apprend la mort de sa mère… c’est un moment difficile et le prisonnier mesure peu à peu le prix que les siens et lui-même, paient pour son engagement politique.

Dans la neuvième partie, Robben Island voit l’espoir  frapper aux portes de la prison. Peu à peu les choses bougent en extérieur et se répercutent dans le pénitencier. Les conditions de vie se sont améliorées : une nourriture correcte pour tout le monde peu importe la couleur de la peau, du cinéma et un peu de radio (filtrée). Des cours ont été mis en place.  En 1976 Mandela rejette le marché proposé par Jimmy Kruger, ministre des prisons, (sa liberté en échange d’une reconnaissance du gouvernement du Transkei).Arrivée à la prison des jeunes rebelles arrêtés lors du massacre de Soweto : ils refusent de se conformer aux lois de la prison. Winnie de son côté s’engage dans la « black parent association », elle est arrêtée et incarcérée 5 mois  puis bannie dans le township de Brandfort où la vie est très dure. En mars 1982 elle est gravement accidentée ce qui provoquera le transfert de Nelson Mandela à Poolsmoor, prison de sécurité maximale où les conditions de détention sont meilleures !

Dans la dixième partie et dernière partie, Nelson Mandela parle de : « discussion avec l’ennemi ». Ce sera la fin du régime de l’Apartheid,  un renouveau pour le pays.  La libération,  la fin de l’enfer pour le futur président et tous les prisonniers politiques : Fin 1984 / début 1985, il fait un exposé à des occidentaux sur ce que l’ANC pense nécessaire pour une Afrique du Sud non raciale. Il subit sur ses entrefaites une opération de la prostate. Peu à peu les choses changent : une libération serait-elle possible ? C’est en bonne voie puisque dés le 4 juillet 1989 on annonce une rencontre avec le président Botha*. On demande une liberté inconditionnelle pour tous les incarcérés politiques qui ne sera effective que sous son remplaçant, le président De Klerk*.  On libère les anciens de Robben Island et certains prisonniers politiques mais pas Nelson Mandela. Aussitôt, dehors, ses alliés organisent des réunions entre l’ANC*, MDM*, UDF*, et COSTATU*. Mais enfin, peu à peu, les victimes voient le bout du tunnel. En 1990 on lève l’interdiction qui pesait sur l’ANC et le PAC. Nelson Mandela est enfin libéré ainsi que tous les prisonniers politiques restants. La peine de mort est supprimée!

«  Je me suis arrêté un instant pour me reposer, pour contempler l’admirable paysage qui m’entoure, pour regarder derrière moi la longue route que j’ai parcourue. Mais je ne peux me reposer qu’un instant, avec la liberté vient les responsabilités, et je n’ose m’attarder car je ne suis pas arrivé au terme de mon long chemin. » Ainsi finit le livre de Nelson Mandela : un long chemin vers la liberté !

Dans ce livre, nous passons par toutes les phases de réflexions de Mandela. Il nous permet d’être au plus prés de lui, d’apprendre à mieux le connaitre et à appréhender sa vérité sur ce qui s’est vraiment passé. Dans les premiers chapitres (notamment le premier) on a un petit garçon joyeux, le sourire aux lèvres qui insiste sur le bonheur d’être libre, l’authenticité des jeux, l’importance des traditions… mais très vite le rapport blanc/noir apparaît. Ce n’est pas de la colère comme on aurait pu croire ; c’est plutôt de l’incompréhension, de l’étonnement. Ce livre permet de mieux comprendre le processus de l’engagement de Mandela.

 Il décrit son  procès comme une énorme mise en scène avec des placements et des rôles précis : « les trois juges en robes rouges entrèrent solennellement dans le prétoire »ou encore : « un critique théâtral aurait sans doute trouvé la mise en scène très réussite ». Le livre de Nelson Mandela s’inscrit dans une perspective historique, il  dépasse le cas individuel : l’engagement politique, la lutte contre l’arbitraire sont plus importants que l’histoire personnelle, même si celle-ci nous permet de nous identifier à l’auteur et à mieux comprendre ses actions. Dans ce livre, le mythe « Mandela » est toujours là ; on assiste aux premières loges à la répression sans pitié exercée par le régime ségrégationniste, vécue par un homme extraordinaire et idolâtré !

 

          b) le sport et le cinéma

 

INVICTUS : L'Afrique du Sud vient d'abolir l'apartheid quand elle accède en 1995 en finale de la Coupe du monde de rugby.

Le premier président noir du pays, Nelson Mandela, assiste au match vêtu du maillot des Springboks et ravit le cœur de ses compatriotes blancs.
Le film Invictus de l'Américain Clint Eastwood, consacré à ce moment d'anthologie, sort en salles en Afrique du Sud, alors que le pays se prépare à accueillir une nouvelle grande messe sportive, le Mondial de football 2010.
"Quand Mandela est arrivé avec le maillot vert et or, la foule s'est tue d'un seul coup», se rappelle l'ancien rugbyman John Allan, qui se trouvait dans le stade Ellis Park à Johannesburg ce 24 juin 1995 pour la finale contre la Nouvelle-Zélande.
Le moment de stupeur se prolonge. Et pour cause : le rugby est le sport culte des Afrikaners, ces descendants des premiers colons européens qui ont institutionnalisé la ségrégation raciale et maintenu Nelson Mandela en prison jusqu'en 1990 !
A l'époque, nous savions surtout que Nelson Mandela était membre de l'Anc (le Congrès national africain) et pour nous l'Anc était un mouvement terroriste. De terroriste, Mandela est passé d'un coup président, mais la plupart des Blancs restaient sceptiques, raconte-t-il. Certains avaient même stocké de la nourriture parce qu'ils pensaient qu'une fois les Noirs au pouvoir, il n'y aurait plus d'approvisionnement. Et voilà Mandela, élu un an auparavant à la tête de l'Etat à l'issue du premier scrutin multiracial, en train de souhaiter bonne chance à une équipe monochrome -à l'exception de l'ailier métis Chester Villiams-. Dans son dos s'étale un énorme 6, le numéro du capitaine des Springboks, François Pienaar.

Une fois la surprise passée, tout le stade s'est mis à scander ‘Nelson ! Nelson !',  Dans les gradins, les yeux des virils fans de rugby ne tardent pas à s'embuer.
Le geste de Mandela ne fait pourtant pas l'unanimité. «A l'époque, on était encore en négociation», avant l'adoption d'une nouvelle Constitution, rappelle Strike Thokoane, secrétaire général du parti africaniste Azapo. «C'était prématuré, on a eu l'impression qu'il se rendait à l'ennemi.» Avec le recul, l'analyste Aubrey Matshiqi, du Centre d'Etudes politiques, regrette surtout que «son geste n'ait pas été suivi d'une réelle réconciliation» entre Noirs et Blancs.
Selon lui, les relations ne pourront s'apaiser que si les conditions de vie des Noirs s'améliorent. «Sans cela, il sera difficile de faire émerger un sentiment d'appartenance commune», dit-il.

Or, les inégalités restent criantes en Afrique du Sud, où les 43% de la population sous le seuil de pauvreté sont quasiment tous noirs. Et il y a cette impression que c'est toujours les Noirs qui tendent la main de la réconciliation,
JOHN Allan reconnaît que, dans le monde du rugby notamment, «peu d'efforts ont été faits pour l'intégration de joueurs de couleurs», ce qui s'est traduit par une équipe encore très blanche lors du Mondial 2007.
«Dans une certaine mesure, les Blancs ont accepté Mandela mais pas sa race», estime M. Matshiqi. «En devenant le symbole de la réconciliation, il a masqué l'absence de réel changement dans le pays.» «Il ne faut pas se bercer d'illusion, poursuit-il: pendant la Coupe du monde de football 2010, vous verrez des Noirs et des Blancs chanter pour la même équipe. Mais au delà de cette euphorie, il n'y aura pas davantage de progrès.»

 

 

Goodbye Bafana :

Depuis la fin de l’Apartheid, les films sur le sujet sont multiples. Les réalisateurs en quête de causes justes et d’injustices enchaînent les scénarios sur le régime ségrégationniste qui a sévi en Afrique du Sud de 1948 à1991. Nombreux eurent un succès mondial, parmi les plus récents Invictus ou Goodbye Bofana.

Ce dernier est un film de Bille August, d’après les mémoires du geôlier de Nelson Mandela, James Gregory (1941-2003). Ce Sud-Africain blanc, interprété  par Joseph Fiennes,  a été le gardien de Nelson Mandela (joué par Dennis Haysbert) pendant toute la durée de son incarcération (des années 60 à sa libération en 1990). Pendant 25 ans, Gregory s'est occupé de Mandela jour après jour. Il a été son geôlier, son censeur mais aussi son confident, de Robben Island à Pollsmoor, et enfin jusqu'à Victor Verster d'où il fut libéré en 1990. En parallèle se construit la vie de famille de ce geôlier si particulier, il subit des pertes (entre autres son fils) dues à la lutte contre l’Apartheid.

Le film débute sur des principes raciaux clairs : les noirs sont des terroristes, des animaux… puis au fil du film, Gregory commence à connaître Mandela et ses idées. Il fut le seul gardien  de Robben Island qui n’eut pas à répondre de ses actes devant la justice. Ayant passé toute son enfance dans une ferme, il connaît la langue natale des incarcérés, et les respectent.  Ce film illustre parfaitement la cruauté du régime ségrégationniste de l’Apartheid, des attentats répétés, des meurtres déguisés en accidents…

Le film est reçu avec succès : « Goodbye Bofana échappe au piège de l'admiration béate en déroulant les fils du récit à travers le regard de James Gregory, son gardien pendant toutes les années de détention. La confrontation quotidienne d'un homme hors du commun et celle d'un Afrikaner ordinaire, convaincu de la suprématie de la race blanche, permet de mettre en évidence les mécanismes du discours raciste et leurs violences. » Le monde.

La relation entre les deux hommes pourrait paraître un peu angélique (notamment au détour d’une scène de combat au bâton trop belle et symbolique pour être vraie)

Mais en se concentrant sur des sud-africains ordinaires, le film livre une vision sans doute plus humaine et plus juste de l'apartheid que les (nombreux) films qui l'ont précédé (qui mettaient généralement en scène la résistance des opposants au régime), et permet de poser la question de sa responsabilité individuelle dans les malheurs, les morts du régime.

Il est vrai que c’était un vrai défi pour le réalisateur de faire un film sur une personne qui a passé 27 ans de sa vie en prison. Mais Bille August a réussi son pari et au lieu de tomber dans l’ennui son film est plein de rebondissements. Les spectateurs passent par presque tous les sentiments, on pleure, on rit….Sobre et émouvant, le réalisateur a écarté les violons et d’une façon très simple nous a montré l’évolution des mentalités des blancs (que nous suivons pendant tout le film puisqu’ ils sont les personnages principaux alors que les opprimés sont en arrière plan).  Ce film cherche d’abord à nous montrer le changement de point de vue, sur les noirs, des Blancs (notamment avec Gregory). Il ne met pas en lumière le traitement épouvantable des prisonniers, bien que certaines scènes nous l’illustre mais ce n’est pas le but. C’est cette dimension différente des autres films sur l’Apartheid qui donne justement plus de force, plus de portée à Goodbye Bofana.

Pour conclure, Goodbye Bofana nous émeut, nous fait réfléchir… mais surtout il montre l’incroyable détermination de Mandela, son caractère hors norme, son combat pour la liberté. Dans ce film le premier président de la nation arc-en-ciel fait honneur à sa réputation, c’est un héros pour le monde entier, une figure pour son pays.

 

                       c) la musique

 

Miriam Makeba :

 

 

Une chanteuse sud Africaine, né le 4 mars 1932 à Johannesburg. On la surnomme : Mama Arica !

Très jeune elle perd son père alors que sa mère est emprisonnée. Elle enchaîne les petits boulots. C’est presque par hasard qu’elle découvre sa vocation de chanteuse grâce au groupe Cuban Brothers qui deviendront en 1952 : Manhattan Brother. Très vite la célébrité la gagne, elle est alors connue et utilise son don pour dénoncer l’Apartheid. En 1956 elle écrit son plus grand succés qui la fera connaître mondialement : pata, pata.

En 1959, elle apparaît dans le film « come back afrika », elle est alors contrainte de s’exilée pendant prés de 31 ans. Elle ne cessera de lutter contre le régime de l’Apartheid, et ne reviendra en Afrique du Sud, qu’à la libération de Nelson Mandela.

Elle chante en zulu, en xhosa, en tswana. Ses mélodies chantent la tolérance et la paix. Elle vit partout, libre et traquée, aux États-Unis, en Guinée, en Europe. Elle est devenue le symbole de la lutte anti-apartheid. Dans ses chansons, pas d'amertume mais une dignité à toute épreuve.

Elle fut de nombreuses foies récompensée (grammy awards, par la France…), et devint même ambassadrice.

En 2005 elle annonce la fin de sa carrière mais elle continuera à se battre pour des causes qui lui son cher comme le racisme. Elle décède le dimanche 9 novembre 2008, à l'âge de 76 ans, à Naples suite à un malaise à l'issue d'un concert de soutien à l'auteur Roberto Saviano, traqué par la Mafia Napolitaine.

Miriam Makeba Come Back Africa.mp3

 

Johnny Clegg : 

 

Surnommé le "zoulu blanc", est né en Angleterre en 1953 et s'est installé en Afrique du sud dans les années 60. Il a eu l'audace, dans ce pays ségrégationniste à cette époque là, de créer successivement deux groupes célébrant la mixité raciale : en 1979, avec son ami sipho Mchunu, il crée le premier groupe multi-raciale d'Afrique du sud, Juluka, mélange de musique africaine et occidentale, mélange de parole zoulou et anglaise, mélange de culture au pays de l'apartheid.


En 1985, Juluka se sépare et Johnny Clegg crée son nouveau groupe, Savuka, et part à la conquête des scènes internationnales où il devient le porte parole de la lutte anti-apartheid.

 

Il devient notamment une star dans l'Hexagone où il donna, à la fin des années 80, une quarantaine de concerts devant des salles pleines à craquer (sept concerts à guichets fermés au Zénith de Paris, une foule immense au Printemps de Bourges). Il était arrivé au moment où la musique africaine connaîssait son âge d'or en France et les longs passages de danse zouloue qu'il intégrait dans ses spectacles faisaient sensation....

  

L'apartheid fut aboli en 1991 mais Johnny Clegg restera, par son histoire et sa musique, le symbole de l'antiracisme. Respect....Jazaka Allahou Khairan...

 

 

Johnny Clegg - Schatterlings of Afrika.mp3

 

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