II) LE FONCTIONNEMENT DU REGIME


        a) les acteurs, les victimes et les moyens.

  (* = cf lexique)

 

          Avec la victoire des nationalistes en 1948, une aire nouvelle s’abat sur le pays, une aire de ségrégation raciale : l’aire de l’Apartheid. Le gouvernement étant constitué seulement d’afrikaners, leur pouvoir est total sur les natifs et les boers. De plus, le très prospère développement économique du pays assure une assise solide à ce gouvernement. Mais la peur d’une rébellion est toujours là et déjà les lois anti-raciales arrivent.

  Dés 1949 les nationalistes, craignant le métissage, interdisent le mariage entre blancs et noirs, ne faisant que codifier un état de fait. Mais ce n’est pas tout : ils classent  les différentes ethnies  qui peuplent  le pays en seulement 3 races : Blanche, Métisse ou Indigènes. Pour cela ils font passer des tests à la population, basés sur les critères physiques tels que la couleur de la peau, la nature des cheveux, mais aussi la langue et la descendance. Malheureusement, parfois les tests se révèlent inefficaces pour différencier certaines personnes comme les Métis.  Alors le gouvernement a mis au point le test du peigne : si le peigne tombe des cheveux, l’individu est considéré comme blanc ; s’ il reste accroché, la personne est rejetée chez les Métis ! Les autorités organisent le déplacement forcé des populations, séparant ainsi des familles, des couples … Elle plonge les individus dans une atmosphère de tristesse et de réclusion. Les principaux touchés restent les Métis, les Indigènes et les Noirs mais quelques dizaines de milliers de Blancs  vont aussi en subir les conséquences. Les gens sont séparés dans des quartiers propres à leur ethnie, doivent de ce fait changer d’employeur et de statut social.

Dés 1953 ce dispositif est complété par la loi : « réservation of separate amenities act » : Tout contact entre eux est prohibé, dans tous les lieux publics et les services (tels que les transports en communs ou les bancs publics) par les panneaux  « white-slegs blankes, non-white nie-blankes ». Les seuls contacts autorisés sont professionnels  et traduisent toujours d’un rapport de maîtres à esclaves !

Le ministre des affaires indigènes,  Hendrik Verwœrd*, va s’affairer pendant prés de huit ans, à faire de l’Afrique du sud le pays de l’homme Blanc et engage toutes une série de lois ségrégationnistes.

En 1951, la loi sur les autorités bantou supprime toute trace restante de participation politique dont jouissaient les africains. De plus, désormais les africains ont interdiction de rester plus de 72 heures dans une ville blanche. Ils sont tenus d’ avoir constamment sur eux le « reference  book » : un livre où à la fois carte d’identité, permis de résidence et livret de famille doivent  être consignés. Il  peut être demandé à tout instant pas la police ! Cependant rares sont les familles à avoir le livre au complet et souvent, les malchanceux  contrôlés  sont envoyés dans des réserves pour « individus dont le comportement est jugé préjudiciable à l’intérêt public ».

 En 1953 le régime de l’Apartheid est étendu jusqu'à l’éducation. Les programmes, la pédagogie, les disciplines enseignées sont révisés, de manière à fournir un sous-enseignement aux africains.

Peu à peu les libéraux* tentent de reprendre le contrôle du gouvernement. Mais cela se solde pas un échec cuisant car les nationalistes*, durant la crise de  1951 à 1956,  réussissent à supprimer le droit de vote aux métisses.

Heureusement, l’ANC* met peu à peu en marche la révolution. Dés 1952, les effectifs du  parti passent de      25 000  à 100 000 adhérents. Ils organisent des manifestations, des grèves….etc. Toutes ces manifestations se soldent par de violentes réponses du parti ségrégationniste ! le but de l’ANC est simple : dissoudre toutes doctrines visant a instaurer la dictature du prolétariat, cela en  provoquant des désordres au sein de l’Union, en imposant des changements politiques, économiques ou sociaux avec l’appui de gouvernements étrangers ou non ! Malheureusement, des morts, des emprisonnements jalonnent ce combat.

Tous les partis anti-apartheid se regroupent en 1953 pour une charte de liberté.  Cela entraînera l’arrestation de Nelson Mandela et d’autres  nationalistes, ainsi que des ministres de partis ennemis à l’Apartheid. Commence alors le procès  des emprisonnés pour haute trahison au gouvernement.  Tous seront acquittés quelques années plus tard, à la fin du régime, et seront accueillis comme des héros.

 En 1958 monsieur  Verwoerd est nommé premier ministre et réclame l’indépendance du pays auprès de l’Angleterre. L’Afrique du Sud se retire du Commonwealth* et le 31 mai 1961, elle devient un état indépendant.

 Mais le pays est en guerre civile. Le régime ségrégationniste de l’apartheid est encore en place et dés 1960 les hostilités  ont repris. Les événements se sont enchaînés Le 18 mars 1960 le PAC* appelle tous les manifestants  à brûler leur pass ; ils sont malheureusement arrêtés pas la police. Le 21 mars 1960 à Shaperville,  la police tire sur une foule de manifestants, en tuant 69…..  Mais la revanche arrive et le PAC* avec 6 000 africains marchent sur le Cap.  Le 28 mars 1960 l’ANC organise une grève largement suivie. Le 8 avril 1960 le gouvernement déclare l’état d’urgence  et déclare également les 2 partis (l’ANC et le PAC) illégaux.   Prés de 18 000 personnes sont arrêtées. De plus les partis essuient  assassinat sur assassinat.  Les cadres  de l’ANC et de le PAC fuient alors  le Cap ayant peur pour leur vie. Le gouvernement en profite et en 1963 il annonce une série de lois très dures, comme un délit de sabotage passible de la peine de mort ! Ces séries de lois draconiennes, orchestrées par le ministre de la justice Balthazar Vorster*,  portent leurs fruits et aboutissent à la capture de Nelson Mandela et d’autres, en fuite depuis 17 mois. Ils  sont tous condamné à la prison à perpétuité…

En 1976, le gouvernement impose aux élèves noirs l’apprentissage de l’afrikaans. en réponse, le  16 juin 1976 à Soweto, des groupes de jeunes se rassemblent pour protester contre cette loi. 23 morts, 220 blessés : le massacre des enfants aux mains nues de Soweto, enflamme les townships*. C’est l’émeute. Le 28 août à Soweto, la violence gagne les foyers de travailleurs zoulous, furieux des troubles dans les townships voisins. Ils s’attaquent avec leurs armes traditionnelles à ceux qui les empêchent de se rendre au travail. Mais on parle de provocation, on parle de la curieuse passivité de la police, on parle aussi de voitures d’où l’on a vu des blancs tirer sur de simples passants. Les émeutes gagnent les grandes villes. Elles durent 8 mois. Tous les signes du régime ségrégationniste sont pris pour cible. Des millions de jeunes partent alors du pays et vont grossir les rands de l’ANC et de le PAC en Angola, au Mozambique et en Tanzanie. Le gouvernement lui décide de contre attaquer et multiplie les morts et les arrestations ; 4000 personnes sont arrêtées et condamnées, 90 détenus mourront en prisons suite aux mauvais traitements et on compte plus de 1500 victimes suite aux répressions !

 En octobre 1977 Steve Bicot* est assassiné après avoir était torturé pas la police. Le pays s’enfonce alors dans la peur et l’angoisse, au plus noir de la nuit !

En 1978  Pierre Botha* devient premier ministre à la place de Vorster qui lui même remplaçait Verwoerd assassiné en 1966. A son arrivée à la tête du gouvernement, il décide de changer toute la constitution et associe au pouvoir les Métis et les Indigènes. La nouvelle constitution entre en vigueur en  septembre 1984 mais ignore totalement les Africains. La crise devient inévitable. La rébellion est en marche et de violentes émeutes secouent les ghettos noirs. Face à cette crise dans un premier temps l’armée intervient dans les townships. Début novembre une grève générale donne lieu à des affrontements sanglants : la police riposte et tuent 19 personnes !

Début de l’année 1985 Botha*, pour désamorcer la crise, propose sa libération à Mandela à condition qu’il cesse la lutte armée mais  ce dernier refuse !

 Le gouvernement assouplit certaines interdictions. Le 15 août 1985, Botha annonce devant le congrès l’instauration d’une société postapartheid. De nouvelles lois sont adoptées, comme le droit de résider dans la ville, la citoyenneté reconnue aux noirs… mais cela ne suffit pas à arrêter la résistance. Le premier ministre se voit dans l’obligation d’instaurer de nouveau l’état d’urgence enlevé il y a 4 mois et durcir sa politique répressive : plus de  30 000 personnes sont arrêtées.

 Mais la rébellion est en marche et le 27 avril1994 le régime ségrégationniste de l’Apartheid est aboli après trois siècles et demi.

 MASSACRE DE SOWETO : IMAGE QUI BOULEVERSE L'OPINION PUBLIQUE

Le massacre des enfants aux mains nues de Soweto, enflamme les townships, c’est l’émeute, le 28 août a Soweto, la violence gagne les foyers de travailleurs zoulous, furieux des troubles dans les townships voisins, ils s’attaquent avec leurs armes traditionnelles, a ceux qui les empêchent de se rendre au travail, mais on parle de provocation, on parle de la curieuse passivité, de la police, on parle aussi de voitures d’où l’on a vu des blancs tirer sur de simples passants. Les émeutes gagnent les grandes villes, elles durent 8 mois, tous les signes du régime ségrégationniste sont pris pour cible. Des millions de jeunes partent alors du pays et vont grossir les rands de l’ANC et de la PAC en Angola, au Mozambique et en Tanzanie. Le gouvernement lui décide de contre attaquais et multiplie les morts et les arrestations ainsi plus de 150 000 morts ! En octobre 1977 Steve Bicot est assassiné après avoir était torturé pas la police, le pays s’enfonce alors dans la peur et l’angoisse, au plus noir de la nuit !  



En 1978  Pierre Botha deviens premier ministre a la place de Vorster qui lui même remplacé Verwoerd assassiné en 1966 ,a son arrivé a la tête du gouvernement il décide de changer toute la constitution et associe au pouvoir les métisse et les indiens, la nouvelle constitution entre en vigueur en  septembre 1984 mais ignore totalement les africains et la crise a prévoir est finalement arrivé :en 1984 les élection sont boycotté et en 1983 la rébellion est en marche et de violentes émeutes apparaissent la police riposte et tuent encore et encore !début de l’année 1985 Botha,pour désamorcer la crise propose sa libération a Mandela a condition qu’il cesse se carnage mais Nelson Mandela refuse ! le gouvernement commence a lâcher de  son pouvoir, le 15 août 1985 le partis instaure de nouvelles lois qui redonne un peu de liberté au noirs comme le droit de résidé dans la ville… mais cela ne suffit pas les répressions continu et le premier ministre se voit dans l’obligation d’instaurer de nouveaux l’état d’urgence enlevé il y a 4 mois. Dans les mois qui viennent plus de  30 000 personnes sont tuées mais l’ANC est forte et en 1994 le régime ségrégationniste de l’Apartheid est aboli.


        b) la fin et les conséquences 


          En 1989, le parti national avec De Klerk à sa tête,  est chargé de sortir le pays de l’impasse. Lorsqu’en 1990 son élection est officielle,  il se met au travail sans attendre avec en priorité la rédaction d’une nouvelle constitution qui permettrait la cohabitation pacifique de toutes les  populations de l’Afrique de Sud. Si au début le président De Klerk reste un peu flou sur le contenu de cette nouvelle constitution, il prend vite des mesures concrètent  pour renouer le dialogue avec l’African National Congress :

-le 2 février 1990 l’ANC est autorisé à exercer librement  ses activités après 30 ans de clandestinité.

- le 11 Février, Nelson Mandela est libéré, après 27 ans de captivité. La peine capitale est suspendue et les prisonniers politiques libérés.

 

 

Une guerre politique s’engage alors entre l’ANC et le parti national* c'est-à-dire entre Frederik De Klerk et Nelson Mandela. Ils se livrerons une farouche bataille d’abord l’un contre l’autre puis l’un avec l’autre. Peu à peu les lois ségrégationnistes sont dissoutes et l’ANC prend petit à petit sa place de leader politique. 17 mars 1992, 68,7% des électeurs approuvent le processus de réforme et souhaitent la poursuite des négociations.

La Conférence pour une Afrique du sud Démocratique (CODESA) rassemble tous les adversaires politiques d’hier afin de mettre sur pied la toute nouvelle constitution. Mais les discussions se retrouvent dans l’impasse. En juin, le massacre d’une soixantaine de personnes dans le township de Boipatong, met fin aux négociations.  La CODESA est remplacée par un forum multipartite où sont représentés 26 partis politiques. Malgrés une nouvelle vague de violence dans les citées noirs les négociations progressent.

En octobre  1993, Nelson Mandela et Frederik De Klerk se rendent à Stockholm où ils reçoivent le prix Nobel de la paix.

En novembre 1993, le forum des négociations définit les bases d’une constitution intérimaire, et entérine la date du 24 avril 1994 pour les élections au suffrage universel .

Du 26 au 29 avril 1994,  se déroule le scrutin à l’élection  présidentielle, perturbé par les attentats afrikaaners perpétrés par les extrémistes.  C’est sans étonnement que l’ANC  remporte la victoire avec 62.5% des voix, tandis que le parti national obtient 20% environ. Le 10 Mai Mandela prend officiellement ses fonctions de président de la république. L’Afrique du Sud rompt définitivement avec 3 siècles et demi d’exclusion raciale. Ce jour-là, pour la première fois, prés de 20 millions de sud-africains, toutes  couleurs confondues, désignent ensemble leurs représentants, marquant ainsi officiellement la  fin de l’apartheid. Nelson Mandela devient le premier président de la nation « arc-en-ciel ». Le premier gouvernement démocratique du pays s’attelle à la tâche avec enthousiasme. Entre 1994 et 1996, l’Afrique du Sud connaît un grand moment de paix et de récupération : l’extrême droite dépose les armes et renonce à la guerre et au pouvoir. L’embargo international décrété en 1977 par l’ONU est levé et l’Afrique du Sud réintègre le concert des nations démocratiques. Le président Mandela multiplie les gestes de réconciliation et d’ouverture.

1995 : l’Afrique du Sud accueille la Coupe du Monde de Rugby. Grâce à la victoire de son équipe nationale, le miracle de la réconciliation semble s’accomplir et le pays retient son souffle. Cette coupe du monde soude la nation autour de son président.  Les sud-africains entonnent avec autant d’enthousiasme les 2 hymnes du pays ; les minorités opprimées sous l’ancien régime deviennent les supporters fervents de l’équipe hier rejetée car à majorité blanche et symbole de la ségrégation ! Nelson Mandela, artisan de cette réconciliation, puise dans cette  victoire ainsi que dans tous ses gestes au quotidien, une crédibilité grandissante,  une puissante aura qui touche toutes les communautés, y compris la blanche. Il devient alors un véritable mythe sur le plan international.

 

Cependant les réalités du pays rattrapent vite ce président tant aimé. En mai 1996 le parlement adopte la constitution définitive et les objectifs sont nombreux : redistribuer les terres, éliminer la malnutrition, améliorer le système d’enseignement,  fournir des emplois, des soins médicaux, des logements. Le gouvernement met en place des mesures d’ « actions positives » afin d’intégrer la population noire dans toutes les institutions.

Rapidement le président annoncera qu’il se briguera pas un second mandat, dés l’année 1996 il laisse le soin du pays à son vice-président,  Thabo Mbeki*, qui sera élu en 1999. Refusant tout autant l’amnésie que le principe d’un procès contre l’humanité, le gouvernement de Nelson Mandela promulgue la loi en 1995  sur la Promotion de l’unité nationale et de la réconciliation. Celle-ci instaure la commission Vérité et Réconciliation et lui confie une triple missions : établir la nature et les causes des violations les plus graves des droits de l’homme perpétrées entre Mars 1960 et mai 1994, amnistier ceux qui ce repentent et réhabiliter les victimes. Certains protagonistes de l’apartheid s’excusent publiquement, Nelson Mandela  montre l’exemple et détaille les exactions de l’ANC. Il a réussi : à présent son pays est libre, il y existe une vrai liberté d’expression, liberté de presse…

 Cependant les tensions politiques sont encore bien présentes. Alors que l’ANC veut un état unitaire centralisé multiracial, certains afrikaners rêvent d’un nouvel apartheid tandis que le mouvement noir d’extrême gauche souhaite une « azani »  c'est-à-dire se débarrasser des blancs ! Le territoire de l’Afrique du Sud est re-découpé : le transvaal, l’état libre d’Orange, le natal et le cap cèdent leurs places à 9 provinces : Mpumalanga, Gauteng, Limpopo, kwaZulu-natal, cap occidental, cap oriental et cap du nord. Tout ce qui rappelle le régime ségrégationniste de l’apartheid est effacé. Les jours fériés changent aussi  afin de commémorer  les grands événements liés à la lutte contre l’ancien gouvernement. Le pays est entré dans une aire nouvelle, une aire de renouveau où  l’on oublie les sévices du régime ségrégationniste, où l’on tente de se reconstruire.

Le président Thabo Mbeki sera réélu en 2004.  Il entreprendra alors de grands projets de reconstruction, pour l’éducation, pour la lutte contre la criminalité, pour faire face au sida qui fait des ravages dans le pays.  S’ajoutent à tout cela des problèmes socio-économiques. 15 ans après les premières élections multiraciales, le miracle sud-africain et la nation arc-en-ciel semblent pâlir. Les blessures de l’apartheid sont plus longues à cicatriser que prévu…

 

 

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